Morphée + toi, dans le bureau de Dumbledore = Emmerdes.

Pourquoi t’y vas encore ? Tu sais pas trop, il t’a pas dit. Il a juste fait volé un hibou jusqu’à vous deux pendant le repas du midi –alors qu’il aurait pu juste se lever, bouger son cul de centenaire et venir vous voir- pour vous faire parvenir une missive disant, dans ces exactes termes :
Mr. Tonks, Mlle. Lockhart, vous serez priés de venir ensemble dans mon bureau à quatorze heures exactement. Quelque chose d’important s’est produit, et je pense que vous devriez être informés le plus rapidement possible.

T’as pensé à tout ce que ça pouvait être. Vraiment tout. Mais quelque chose qui te concerne toi et Morphée, tu sais pas, t’as pas d’idées.
Y’a bien ce truc qu’est arrivé ce matin… Trop bizarre. Tu t’es levé, tu t’es senti trop mal. Une putain de douleur dans la poitrine, au niveau du cœur. Des yeux ayant envie de pleurer pour une raison totalement inconnue, et surtout, l’envie de tout casser, et de te réfugier dans les bras de quelqu’un d’autre. Bref, bizarre quoi… Enfin normalement, quand t’es triste, tu sais pourquoi non ? Parce que sinon, c’est carrément bizarre. Tu secoues la tête, et repense à ta journée d’hier, alors que tu gravis les escaliers pour monter les étages et rejoindre celui où est le tableau de Dumbledore.
Théophile t’a encore fait chier, vous vous êtes encore tapés dessus. Camille a encore lorgné Devin alors qu’il parlait avec Eros. Eros a encore cherché, pendant toute la journée sa petite Brüne, et elle-même a encore passé sa journée entière à se cacher de tout le monde. Et puis y’a eu Willow, qui cherchait des yeux, sans réellement le faire, le joli mignon Cohen. Et y’a eu Cohen, Cohen le naïf, qui s’est encore fait agressé par des sorciers. Sincèrement, t’aurais aimé que Willow soit là à ce moment-là, rien que pour voir comment il aurait réagi. Tu regardes par la fenêtre en passant à côté d’une lucarne, et voit la jeune chatain, Brüne, faire s’envoler un colibri qu’elle avait sur le doigt. Et soudainement, t’as le cœur qu’explose, tu te sens triste pour elle, pour cette Poufsouffle à qui t’as JAMAIS parlé de toute ta vie. Et en même temps, tu te sens libre. T’as envie de frapper des émotions pour être aussi peu claires.

Tu montes les dernières marches, et arrive devant la gargouille. Sans volonté aucune, tu lances un sorbet citron, et t’attends que la gargouille te laisse passer. Ce qu’elle fait quelques secondes après. Tu t’avances et monte sur les deux premières marches de l’escalier tournant. De là, tu te laisses porter jusqu’au bureau de Dumbledore. Le vieux est à son bureau, les mains entrelacées, tenant son menton. « Ah, Arthur, je suis ravi de te voir. » Tu t’assois sur une des deux chaises en face de lui et le regarde, la tête blasée « Dumby, c’est pas contre vous, mais vous êtes à la ramasse, plus personne m’appelle Arthur aujourd’hui. » L’homme à barbe te regarde et te souris, d’un sourire que t’aime pas. « Tant que tu m’appelleras Dumby, je t’appellerais Arthur. Voir même Arthur Shakespeare Harold. Car, c’est tes prénoms après tout. » Tu marmonnes un « bien malgré moi » qui fait rire doucement le vieux shnock, et attend que Morphée arrive. Ça te perturbe vraiment. Sincèrement, pourquoi il t’aurait demandé de venir en même temps qu’elle. Tu réfléchis rapidement à ce qu’il s’est passé ces derniers jours. Y’a trois jours, y’a eu la fête, organisée par Morphée, en solo, ou toi, t’étais qu’invité. C’est cette soirée où vous avez dérapé tous les deux. C’était pas vraiment vraiment contrôlé, mais bon, c’est arrivé maintenant alors… Le lendemain, t’as ressentir un truc bizarre, de la joie où quelque chose comme ça. Et tu t’es retrouvé deux trois fois à l’infirmerie à cause de Théophile. Morphée arrivait toujours peu après toi. Tu soulèves le sourcil en essayant de réfléchir, mais t’as aucune idée. Alors Dumbledore se lève et sort un vieux livre de son bureau, il te regarde et te dis « Dès que Mlle. Tonks sera là, vous pourrez tous deux lire ce livre, il pourrait vous être très utiles. A tous les deux. » Alors t’attends. Et t’as jamais été aussi pressé que Momo arrive. Parce qu’au final, même si c’est pas super trop cool d’être dans le bureau de Dumbledore, là, il t’intrigue.

A f*cking soulmate? You're f*ucking seriously serious ?

La journée avait mal commencé. A peine réveillée, je mettais retrouvé nez à nez avec le hibou de mon père. En lisant le parchemin, mes doigts s'étaient peu à peu crispés sur celui-ci. La gorge nouée. Le coeur écrasé. Les lèvres scellées. Et, les larmes au bord des paupières. Devin était entré dans la chambre. A ce moment-là, j'avais eu envie de crier. De me réfugier dans ses bras, les siens ou ceux de n'importe qui auraient pu me réconforter. Et, de pleurer. Pleurer jusqu'à ce j'en puisse plus. Mais, je restais égale à moi-même. Je le regardais comme si tout allait bien. Une sourire moqueur aux lèvres et lui lançait une remarque sur son look désastreux. Avant de me lever, pour retourner la quasi-totalité de sa malle et de son armoire pour trouver une tenue à peu près convenable.

Je faisais bonne figure. Ne laissant rien paraitre. Comme toujours dans ces cas-là. J'étais passée maître dans l'art. Regardez-moi. Donnant l'impression que tout va bien, alors qu'à l'intérieur, c'est le chaos. La tristesse et la colère flirtant l'une avec l'autre. Formant un composé instable prêt à exploser à tout instant. Non. Bien sûre que non. Je n'exploserai pas. Je suis bien trop fière pour ça. Bien trop fière pour montrer mes émotions. Bien trop fière pour montrer mes faiblesses. Après tout, c'est ce que c'est, non ? De la faiblesse. Cette putain de sensibilité, bien trop grande pour moi et dont je ne veux pas, qui pourtant m'habite à chaque instant : je la hais. Je suis forte et je dois le rester. Et les gens forts ça encaissent sans broncher.

Pourtant, je ne peux pas m'empêcher d'y penser. Aghaistin est mort. Je sais bien ce que vous allez dire. Ce n'est qu'un dragon. Comment peut-on pleurer un dragon ? Mais, vous ne savez rien. Bandes d'ignares. Vous êtes juste apeuré face à des créatures qui vous sont supérieures. Vous ignorez tout. Merlin ! J'aimais ce dragon. Comme on aime un membre de sa famille. Mais, ça vous ne pouvez pas le comprendre.

La matinée s'était déroulée normalement. Sans heurt à mon grand regret. Bouillant intérieurement, je priais pour que quelqu'un me donne une raison, pour lui sauter à la gorge. Pour le frapper. Encore et encore. Pour déverser toute ma rage sur lui. Mais rien. A croire que tout le monde s'était donné le mot pour se tenir à carreau. J'avais donc continué mon manège. A grand coups d'éclats de rire et de ma folie habituelle. Jusqu'à me retrouver là. Attablée avec les garçons, en train de manger alors qu'un hibou m'apporte un parchemin. Convoqué dans le bureau de Dumby avec Ash ? Qu'est-ce qu'on avait bien encore fait ? Dans l'immédiat rien ne me venait à l'esprit et pour tout dire, je ne cherchais pas vraiment. Je rejetais le papier sur la table dans un haussement d'épaule indifférent, avant de reprendre ma conversation avec Camille. Après quelques instants, je me mets à penser à son frère. Théophile qui m'indiffère la plupart du temps. Mais plus maintenant. Depuis quelques jours, j'ai pensé souvent à lui, sans même savoir pourquoi. Ça me prend d'un coup. Une soudaine envie de lui coller moins poing de la gueule, mais surtout le plus étrange, une envie de coller ma peau contre la sienne, de l'embrasser, de sentir son odeur. Une envie de lui. Je fronce les sourcils. Putain, mais qu'est-ce qui m'arrive. Je m'en fous de ce mec, comme de tous les autres. Enfin presque tous...

Prétextant avoir quelque chose à faire, je quittais la table. J’avais besoin d’air. Besoin de m’échapper. De fuir tout ce bordel. Toutes ces émotions. Contradictoire, elles s’entremêlent. Elles m’assaillissent de partout. J’ignore même l’origine de certaines. Je n’en peux plus. J’étouffe à l’intérieur de ma putain de carapace. Je suffoque. Sur les marches menant au parc, mon corps se transforme, cédant place à un minuscule oiseau aux couleurs flamboyantes. D’un battement d’aile, je quitte la terre ferme, pour m’envoler. Plus haut, toujours plus haut. L’ivresse de la sensation liberté m’envahissant peu à peu, prenant le dessus sur ce bordel émotionnel dont je ne voulais pas, jusqu’à le faire disparaitre l’espace d’un instant.

Après un moment, je redescends doucement, survolant le parc, j'aperçois Brüne. Seule, comme à l'accoutumée. Je vais la voir. Virevoltant autour d'elle avant de me poser sur son doigt. Je sais que ce qu'elle va me raconter me déchirer le coeur un peu plus. Foutre un peu plus le bordel. Mais, elle ça la soulage et ces maux sont bien pires que les miens. Alors, j'y vais. Je reste avec elle un moment, tentant de l'amuser, de la distraire, pendant qu'elle me raconte l'horreur et que mon coeur se déchire un peu plus pour elle.

Derrière-moi, la grosse horloge sonne quatorze heures. Distraite, je mets un moment à percuter. Je suis en retard. Comme d'habitude. Je suis toujours à la bourre. Allant aussi vite que je peux, je finis par faire irruption dans le bureau par la fenêtre sous ma forme animale. Volant jusque devant le bureau, je reprends mon apparence normale sans crier gare. Reprenant également ma comédie là où elle s'était arrêtée. Un grand sourire aux lèvres, je fais face aux yeux perçant du directeur et lâche simplement. « J'ai oublié le mot de passe. » Il faut dire que je ne l'ai cherché. Je me laisse tombe sur la chaise à côté de Ash, lui adressant un regard interrogateur. Comme pour savoir, s'il avait une idée du pourquoi nous étions ici. Puis, je repris pleine d'aplomb. « Quoi qu'il se soit passé, nous sommes innocents ! Vous savez bien que nous sommes sages comme des images ! » Un air innocent et un sourire niais coller sur le visage, alors que Dumby me toisait peu convaincu par-dessus ses lunettes en demi-lune. « Non ? Vous me brisez le cœur, vous savez ! » Rajoutais-je d'un ton dramatique en plaquant ma main sur ma poitrine. Cependant, sans vraiment savoir pourquoi et alors que le professeur n'avait encore rien dit. Je me taisais, reprenant mon sérieux. Intriguée, sans savoir pourquoi.

T’aurais presque envie d’aller chercher ta Momo par la peau du cul pour qu’elle se ramène. Elle est vachement en retard, et non seulement t’as envie de te casser, mais t’as aussi envie de regarder ce qu’il y a dans ce grand livre ! T’aimes pas lire, mais un truc te dit que tu vas pas vraiment aimer ce qu’il contient, qu’il va changer ta vie. Le genre de pressentiment bidon, mais qui est super énervant parce que souvent véridique. Finalement, tu vois un colibri arriver dans le bureau de Dumby qui, déjà qu’il aime pas les animagus, fait une tête à exploser de rire. Momo redevient humaine juste devant toi et le vieux et, avec un sourire que tu lui connais et que t’aimes chez elle, elle parle enfin, expliquant piteusement son entrée remarquable et remarquée. J'ai oublié le mot de passe. Tu lui lances un t’as oublié ton cerveau ouais… pour rire, et lui tire la langue sur le côté comme un gamin. Finalement elle se laisse tomber sur la chaise à côté de toi et te regarde avec étonnement. Elle doit se demander pourquoi elle est là elle aussi. Tu sais quoi Momo ? Bonne question ! Elle laisse pas le temps à Dumby de parler qu’elle prend la parole. Quoi qu'il se soit passé, nous sommes innocents ! Vous savez bien que nous sommes sages comme des images ! Tu peux pas t’empêcher d’exploser de rire. Tu tentes de te calmer, mais de voir la tête incrédule du directeur te renvoie direct dans un fou rire dont tu as bien peur de na pas pouvoir te sortir de sitôt. Toi ? Sage comme une image ? Et elle ? Bien sûr ouais, et ta mère, c’est Jeanne d’Arc aussi. Non ? Vous me brisez le cœur, vous savez ! Et puis bien sûr, Morphée étant Morphée, elle s’est pas arrêté. T’as arrêté de rire à gorge déployée, mais tu la regardes comme émerveillé par cette créature blonde à côté de toi. Momo, c’est…ta momo. Tu sais même plus quoi dire sur votre relation. Vous êtes pareil. Et là, tout de suite, t’es fière de ta Momo.

Pourtant, le raclement de gorge du vieux mage-sage en face de toi te fait revenir à la réalité. Tu le regardes, soudainement sérieux, et il pousse le gros livre vers toi. Mr. Tonks, voudriez-vous, s’il vous plait, lire la première page ? Tu t’empares du bouquin qu’est devant toi, et tu l’ouvres. Ecrit par Merlin, nouvelle édition de 2010 de Fleury et Bott. La compréhension des âmes-sœurs. Sous le regard résigné et découragé de Dumbledore, tu rigoles. Mr. Tonks, je ne parlais pas de la page de garde, mais merci, je m’endormirais en sachant ça. Veuillez tourner la page s’il vous plait ! Tu lui souris, lances un excusez-moi pas du tout crédible et finalement continu. Tu tournes la page, et commence à lire, intégrant les informations pendant que tu les lis à voix haute.

Lors de notre naissance, notre âme n’est pas entièrement notre. Elle est partagée avec une autre personne. Les deux personnes partageant la même âme sont alors considérées comme âme-sœur. Les âmes-sœurs sont répartis dans le monde entier et souvent une âme se partage entre un sorcier et un moldu. Il y a certains cas, 25% à peu près, dont les deux parties de l’âme sont chez les sorciers. Souvent, les âmes sont dispersés dans le monde, une partie d’une âme au Groenland, l’autre peut se trouver en Russie. Pourtant, il a été prouvé, que dans le monde sorcier, même si ce cas est extrêmement rare, certaines personnes rencontrent leur âme-sœur. Ces personnes se ressembleront alors psychologiquement. Ils auront probablement les mêmes idées, les mêmes centres d’intérêt, et les mêmes goûts. En magie, ils auront probablement aussi les mêmes capacités. Il faut maintenant savoir que si deux âmes-sœurs se rencontrent, et qu’ils s’unissent physiquement, le lien sera renforcé et donc terminé. Les deux personnes auront donc la possibilité de ressentir ce que l’autre ressent, et voir, si le lien est ensuite travaillé, de développer des pouvoirs pour pouvoir communiquer par la pensée avec l’âme sœur en question.

Tu t’arrêtes d’un coup, semblant enfin comprendre le sens de ces mots et lève des yeux incrédules vers le vieux shnock, qui te regarde avec un grand sourire, certainement heureux de voir que tu sais lire. Ce phénomène, comme l’a dit Merlin est extrêmement rare. Dans l’histoire, il n’en a été connu que deux ou trois cas. Et il semblerait que Mlle. Lockhart et vous, Mr. Tonks, soyez le quatrième cas. T’as du mal à avaler ta salive et tu tournes ta tête vers Morphée avec deux seules pensées en tête. La première, qu’elle sait probablement que t’es fou amoureux de Théophile maintenant, super le secret. La deuxième : Qu’est-ce que c’est que ce bordel ?!

A f*cking soulmate? You're f*ucking seriously serious ?

Mon excuse à deux noises plaît visiblement à Ash qui ne peut s'empêcher de se moquer en me tirant la langue. « T'as oublié ton cerveau ouais... » En temps normal, je lui aurais probablement fait un doigt d'honneur accompagné d'une grimace en guise de réponse. Mais, dans un élan de bonne manière, je me retenais de lever le majeur et me contentais de lui adresser une grimace. Puis, je m'affalais sur la chaise avant de commencer mes pitreries habituelles. Il fallait bien s'entretenir et faire bonne figure. A mes côtés Ash explose de rire en me regardant bizarrement, un peu comme si j'étais l'une des sept merveilles du monde. Émerveillé. Je lui adresse un sourire en coin et lui glisse avec clin d’œil. « Si tu veux, je te signe un autographe à la sortie mon chou. »

Parti dans nos délires habituelles, on en aurait presque oublié où nous étions. Mais un raclement de gorge me ramène à la réalité. Dumbledore nous regarde bizarrement. Pas comme il le devrait ou il le ferait d'habitude dans cette situation. Non, son regard n'est ni exaspéré, ni amusé. J'ai un peu l'impression d'être observé ou plutôt étudié, comme on étudie le comportement d'une créature inconnue. Perplexe, je reprends mon sérieux l'espace d'un court instant. Jusqu'au moment où Dumby tend un énorme livre à Ash. « Mr. Tonks, voudriez-vous, s'il vous plait, lire la première page ? » Explosant de rire, je ne rate pas l'occasion de me venger de Ash pour sa remarque lors de mon entrée. « Oula Professeur ! Vous savez pour Ash c'est un objet exotique. Il en a encore jamais vu un d'aussi près. » Comme pour confirmer mes dires, Ash lit la page de garde, plutôt que la première page du livre face à Dumbledore découragé. « Mr. Tonks, je ne parlais pas de la page de garde, mais merci, je m'endormirais en sachant ça. Veuillez tourner la page s'il vous plait ! » Sur ma chaise, j'explose de rire en me tournant vers le vieux professeur. « Qu'est-ce que je disais ?! » J'aurais pu en rajouter. J'aurais dû en rajouter. En temps normal, je n'aurais pas laissé passer une si belle occasion. Mais, je m'arrêtais là, trop curieuse de savoir ce que renfermait ce maudit bouquin. C'était bien la première fois que ça m'arrivait.

J'avais ce pressentiment étrange que ce qui allait suivre allé bouleverser ma vie d'une façon ou d'une autre. Le titre m'avait interpellé pour une raison que j'ignorais. Pourquoi ce vieux fou voudrait nous parler des âmes sœurs ? Quel rapport avec nous ? Il nous prenait pour Roméo & Juliette, ou quoi ? Intriguée, je retrouvais un semblant de calme tout en conservant un sourire aux lèvres et en observant Ash reprendre sa lecture. Je l'écoute attentivement, assimilant peu à peu ce qu'il dit. Au fil du texte, mon sourire s'efface et mes sourcils se froncent. Je me concentre. Je veux comprendre le rapport avec nous. Pour tout dire, j'ai peur d'avoir compris et ça me fait flipper. Lorsqu'il s'arrête de lire soudainement, je me dis que lui aussi commence à percuter.

Totalement ahurie, je me tourne vers le directeur qui nous observe encore avec son drôle d'air, mais cette fois un grand sourire collé sur son visage ridé. « Ce phénomène, comme l'a dit Merlin est extrêmement rare. Dans l'histoire, il n'en a été connu que deux ou trois cas. Et il semblerait que Mlle. Lockhart et vous, Mr. Tonks, soyez le quatrième cas. » Pardon ???!!! Avec mon air ahurie, je regarde tour à tour Ash et Dumby. Non ! Il doit y avoir une erreur. Prenant le livre des mains de mon ami, je commence par l'examiner du regard, comme pour vérifier qu'il s'agissait bel et bien d'un ouvrage sérieux. Puis, pour m'assurer d'avoir bien compris, je relisais le passage. Toujours penchée sur le livre, je bloque sur la dernière phrase. « Les deux personnes auront donc la possibilité de ressentir ce que l'autre ressent, et voir, si le lien est ensuite travaillé, de développer des pouvoirs pour pouvoir communiquer par la pensée avec l'âme sœur en question. » Elle tourne en boucle dans ma tête, ça fait tilt. Tout se bordel depuis quelques jours. Toutes ces émotions et pensées venues d'on-ne-sait-où qui m'assaillaient, c'était Ash. Sans même m'en rendre compte, je lâche sous le choc, sans même me rendre compte que je parle à voix haute « Putain de bordel de bouse. Mais c'est quoi cette blague ?! »

Je relève la tête vers Ash, plongeant mon regard dans le sien. Comme pour le sonder, pour voir s'il ne va pas se mettre à rire avec Dumby en m'annonçant qu'ils m'ont bien eu. Mais non. Il a l'air aussi perdu et choqué moi. Puis, sorti de nulle part, je commence à penser à Théophile. Mon regard devient interrogateur et je commence « Mais c'est quoi ton délire avec Thé... » Me rappelant de la présence du professeur qui n'en perdait pas une miette, je me taisais avant d'avoir terminé la phrase. Le vieux semblait déjà en savoir beaucoup sur nous, pas la peine d'en rajouter. Et puis, je venais de réaliser que si je savais pour Théo alors lui savais pour Zadig. Cette pensée me mit mal à l'aise. L'espace d'un instant, je restai figée, mes yeux toujours encrées dans les siens.

Puis, sans prévenir, je fis volte-face et me tournais vers Dumby. Ça fusaient dans tous les sens dans ma petite tête blonde. C'était le bordel encore plus que d'habitude, j'étais à deux doigts de la crise de panique. Trop de choses pour une seule journée. Je n'en pouvais plus. Il fallait que ça sorte. J'explosai. Me levant, je me mis à faire les cents pas tout en balançant aléatoirement tous ce qui me passaient par la tête. « Vous êtes en train de nous dire qu'on va ressentir tous ce que ressent l'autre, voire entendre nos pensées. Qu'on ne sera plus jamais seule dans notre tête. Non, bah parce que ça parait plutôt cool sous certains aspects. Mais au cas, où vous l'auriez pas remarqué, on est pas du genre à déblatérer sur nos sentiments. On a plutôt dû mal à les gérer et à les contrôler. C'est même un putain de bordel en permanence là-dedans. » Je stoppais face au professeur et frappais ma tempe avec mon index à plusieurs reprises tout en continuant mon flot de parole sans reprendre mon souffle. « Donc, éclairez-nous. Comment c'est censé être ? On va ressentir chaque chose que l'autre ressent. Genre, si je suis triste, c'est lui qui va chialer. C'est ça, le délire ? Et nom d'une harpie, décollez-vous se sourire du visage ! Parce qu'au cas où vous l'auriez pas remarqué, on capte rien à votre truc et ça me fait flipper grave ! »

Momo te regarde toi, puis Dumbledore. Manifestement, elle a autant de mal que toi à assimiler toute cette histoire. Si ce n’est plus. Une âme-sœur ? Sincèrement ? Tu pensais que c’était des romans de gamins, des comptes pour enfants. Des trucs pour faire rêver à l’amour. Mais là, Dumbledore t’annonces que c’est bien réel, que t’en es une, et que ça a rien à voir avec l’amour. Quoique ça, heureusement quand t’y penses. Tes yeux s’écarquillent légèrement, t’as du mal à y croire à vrai dire. Morphée réagit aussi et te prend le livre des mains, probablement pour le relire. Probablement pour s’assurer que ce que t’as lu est vrai et que Dumbledore vous fait pas une blague. Toi, t’arrives plus à réagir. Depuis que t’as couché avec Morphée, tu penses encore plus à Théophile, et tout ça veut dire qu’elle le sait. Elle a ressenti ce que t’as ressenti. Donc, elle a eu autant que toi envie d’embrasser Théo. TON Théo. Une pointe de jalousie fait son apparition. T’as envie d’être le seul à ressentir ça pour lui. D’ailleurs, des fois, même toi t’aimerais pas ressentir ça alors… La voix de la blonde te fait sortir de tes pensées : « Putain de bordel de bouse. Mais c'est quoi cette blague ?! » C’est à ce moment qu’elle lève les yeux vers toi. Elle espère certainement que tu lui balances que c’est un blague. Mais tu peux pas. T’aimerais lui dire que s’en est une, mais c’est pas le cas. T’as envie que ça en soit une, mais… Mais non. T’aimes moyennement le regard qu’elle te lance, t’as l’impression qu’elle te sonde. Et sincèrement, tu te demandes bien à quoi elle pense. Et tu sens qu’elle pense à Théo. A ce qu’elle a ressentie. Et elle se pose des questions, et tu la comprends. « Mais c'est quoi ton délire avec Thé... » Tu la regardes avec de gros yeux. Personne n’est au courant, et personne ne doit l’être. Déjà que maintenant, Morphée l’est, alors sincèrement… T’as pas envie que votre vieux directeur le sache aussi. Un genre de tourbillon dans ma tête, et la gueule de Zadig. Un gars que t’as déjà dû voir une ou deux fois. Tu te demandes ce qu’elle ressent pour lui, quoique tu pressentes que tu vas le savoir la prochaine fois qu’elle le croisera. Cette histoire d’âme-sœur, c’est vraiment le dawa.

Puis soudain, tu te sens paniquer. T’es pas du genre à paniquer donc tu te doutes que ça vient de Morphée. D’ailleurs, elle se lève et commence à faire les cent pas dans la salle. Ça te fait stressé, parce que toi non plus, tu sais pas comment réagir. T’adores Morphée, tu l’as toujours adorée ! Tu l’as toujours pris comme ton égal. Mais là ? Là, c’est pas un peu trop ? « Vous êtes en train de nous dire qu'on va ressentir tous ce que ressent l'autre, voire entendre nos pensées. Qu'on ne sera plus jamais seule dans notre tête. Non, bah parce que ça parait plutôt cool sous certains aspects. Mais au cas, où vous l'auriez pas remarqué, on est pas du genre à déblatérer sur nos sentiments. On a plutôt dû mal à les gérer et à les contrôler. C'est même un putain de bordel en permanence là-dedans. » Si t’étais pas dans cette situation, tu rigolerais presque. Parce que c’est vrai, vous êtes des pas doués des sentiments tous les deux. Tu baisses les yeux plutôt. Parce que ça te fait peur. « Donc, éclairez-nous. Comment c'est censé être ? On va ressentir chaque chose que l'autre ressent. Genre, si je suis triste, c'est lui qui va chialer. C'est ça, le délire ? Et nom d'une harpie, décollez-vous se sourire du visage ! Parce qu'au cas où vous l'auriez pas remarqué, on capte rien à votre truc et ça me fait flipper grave ! » T’as envie de l’applaudir parce que tu peux être que d’accord avec elle. Le sourire qu’il a sur le visage t’énerve plus qu’autre chose. Tu regardes Dumbledore, t’attends qu’il réponde. Parce que toi aussi tu veux savoir. Qu’est-ce que ça veut dire pour vous ? Qu’est-ce que ça vous apporte, ou vous enlève ? Il hoche la tête, et commence à parler. « Pour le moment non, vous n’allez pas ressentir tout ce que ressent l’autre. Mais les sentiments les plus forts uniquement. Si par exemple, l’un de vous est amoureux, l’autre le ressentira. Si l’un de vous est gravement malade, il y a de fortes chances que l’autre le soit aussi. Si l’un de vous… » « OUAIS, ça va ! J’ai compris ! » Tu peux pas en écouter plus. Tout ce que Dumby est en train de te dire, c’est que quoique tu penses, toutes les moindres choses que tu pensais pouvoir garder pour toi, vont être partagé. Avec Morphée, certes, mais partagées quand même. « Au moins, c’est Morphée, ça va… » Tu penses à voix haute, de toute façon, elle saura bien assez tôt ce que tu penses de tout ça.