Les gens passent à côté de toi, mais toi tu les remarques pas. Tu sens leur présences, et tu vois des lignes rouges, vertes, bleus, jaunes, parfois aucune ligne du tout, et c’est que là que tu relèves la tête, parce que tu sais que c’est des profs. Au début, c’était bizarre. Tu te sentais pas de devoir porter une robe de sorcier, parce que bah, t’es un moldu quoi. Mais finalement, c’est pas si mal. Et puis t’as toujours tes vêtements à toi en dessous, ceux qui te prouvent que t’es toujours toi, et pas quelqu’un d’autre. T’as envie de prendre l’air, parce les gens te gonflent. Ils sont tous pareils, ne changent jamais de façon de faire. Ils sont toujours accompagnés de quelqu’un, mais toi t’es seul. Depuis que t’as décidé de plus retourner voir l’autre abruti jouer, tu vas jamais sur le terrain de Quidditch, et sincèrement, ça te manque. Tu le sais, mais tu veux pas l’admettre, à personne à part à toi. T’as la mauvaise impression que les gens te regardent, et tu trouves ça bizarre, dérangeant, à la limite du malsain. Tu arrives à la grande salle mais tout le monde est là, et toi, t’aimes pas être avec tout le monde. Alors à peine t’as passé la tête dans la salle que tu tournes les talons pour aller dans la cour, près du lac. C’est l’endroit que tu préfères à Poudlard, après le terrain de Quidditch. Il est calme, et y’a jamais personne qui vient t’embêter. Tu t’assoies par terre, et tu regardes le lac, en face de toi. T’aimes cette vue, ça t’apaises. Tu fermes les yeux et t’essaies de concentrer tes oreilles sur les feuilles qui se battent contre le vents, ou contre les pieds des élèves qui marchent sur les feuilles mortes.

Et c’est là que t’ouvres les yeux. T’as senti une présence à côté de toi, tu sais que t’es plus seul. Ton cœur bat plus vite, et plus fort, parce que t’as peur que ce soit Willow ou même Ash. Mais tu prends ton courage en main et tu lèves les yeux. Ils croisent ceux, bleus d’une jeune fille. Elle est belle. Blonde, un sourire aux lèvres. Mais tu comprends pas pourquoi elle vient te parler. Tu la connais pas, et tu la même jamais vu. « Hey, Cohen ! Ça va ? Dis qu’as-tu prévu samedi ? » Tu fronces les sourcils. Pourquoi elle veut savoir ? Pourtant, automatiquement, tu penses à Samedi. T’es pas étonné quand tu te rends compte que t’as rien de prévu. T’as rarement des trucs de prévu. T’es souvent seul, mais tu préfères être seul depuis la mort de ton ex. Il te manque, et quand t’y penses, tu penses à tes parents, et quand tu penses à tes parents, tu penses au crétin. Elle se remet à parler, et tu te rends compte que tu l’avais presque oublié « Tu as déjà gouté au bierraubeurre. C’est une bonne boisson, très délicieuse ! » Pendant un instant, tu penses qu’Evenna Lynch a dit le contraire dans une interview et que c’était le truc le plus affreux qu’elle ait gouté. Mais tu te dis que ce qu’elle a gouté, c’est certainement pas les vraies bierraubeurre. Tu relèves les yeux vers la fille et lui sourit : « J’ai rien prévu Samedi, et j’irais boire une bierraubeurre avec toi si tu voulais en arriver là. Mais tu dois savoir que t’es pas vraiment mon genre… » Tu voudrais continuer, mais t’as peur qu’elle te trouve trop rude. Alors tu continues sur autre chose : « Au fait, je te connais pas, tu t’appelles comment ? Et comment tu me connais ? » C’est des questions légitimes. T’as des raisons de te les poser, tu le sais. Mais t’espères qu’elle va pas prendre peur. Tu sais que tu peux être légèrement brut de décoffrage des fois.

T’attends pas qu’elle réponde, et tu t’allonges sur le dos, les mains derrière la tête. T’attends la réponse avec une oreille et t’essayes de concentrer l’autre sur un quelconque bruit de la nature.

Tu hausses un sourcil en entendant sa réponse, pas sûr qu’elle soit sérieuse. Mais un léger rire s’échappe de tes lèvres. T’as beau ne pas être de ce bord, cette fille est belle, à Serdaigle, donc intelligente, et puis, elle a l’air assez drôle. Puis, elle finit par répondre à ta deuxième question. Mais cette fois, tu fronces les sourcils. Comment peut-elle vraiment savoir tout ça à ton propos alors que toi, tu viens tout juste d’apprendre son prénom ? Impressionnant. Tu as toujours ce sourire sur le visage qui ne bouge pas. Savoir que quelqu’un te connais, c’est cool. Un sorcier en plus, c’est… Inattendu. T’es sur que t’as pas encore totalement intégré le fait que tu sois à Poudlard. A Poudlard quoi. L’école de magie des bouquins Harry Potter. Tu baisses les paupières jusqu’à ce que tes yeux soient fermés. Tu te concentres sur tout ce que tu peux entendre rapidement, et tu entends le vent dans les feuilles des arbres, le lac, si calme d’ordinaire, semble un peu plus agité. Tu rouvres un peu les yeux, en une simple fente, pour éviter que le soleil de les agresse, et tu attends que le temps passe. Si t’as envie, tu sortiras un carnet et tu écriras. Ou alors ton iPod, et t’écouteras de la musique. Mais dans tous les cas, dans tous tes plans, t’es seul. Y’a pas de blondes avec toi. Et pourtant, la Alaska recommence à parler, perturbant le calme, crevant la bulle dans laquelle tu t’étais enfui « C’est vrai que comme méthode de rencontre, ce n’est pas terrible, je t’ai directement invité à boire un coup samedi avec moi au lieu d’apprendre à te connaître, mais bon, tu ne t’es pas enfuie. En tout cas, je m’appelle Alaska Lyséa Lee, je suis en cinquième année et je suis une sorcière.» Tu hoches les têtes, prenant en compte les informations, mais tu ne réponds pas. Pour le moment, réellement, t’as juste envie de rester seul. Et puis de toute façon, tu vas aller la voir samedi après-midi non ? Alors pourquoi est-ce qu’elle est encore là ?

Tu tournes la tête, pour vérifier qu’elle est partie, mais non. Elle est toujours là. « Tu as déjà bu une bierraubeurre ? Que faisais-tu dans ta vie avant d’avoir reçu la lettre de ton inscription à Poudlard ? » Manifestement, partir n’es pas dans ses plans. Tu te relèves un peu et t’appuis sur tes coudes pour la regarder. « Bah assis toi non ? Reste pas debout. » Tu lui lances un sourire par trop sûr. En fait, t’es pas vraiment certain d’avoir envie de sourire. Sans attendre quoique ce soit de sa part, tu te rallonges sur le dos, dans la même position que plus tôt, avec tes avant-bras croisés derrière ta tête et tu refermes les yeux. « Non, j’en ai jamais bu. Et puis, je vais pas te dire tout ce qu’il y a à savoir sur moi, sinon on aura plus rien à se dire samedi, pas vrai ? » Tu commences, sans trop réaliser pourquoi, à fredonner la musique du titanic. Oh, pas la version avec la québécoise qui chante, l’autre. Celle où il n’y a que le piano. Celle que tu trouves belle. Celle avec laquelle tu as commencé à t’endormir depuis que t’es à Poudlard. Tu la fredonnes, et t’as les yeux rivés sur le lac, à moitié fermés. T’oublies presque la fille qu’est à côté de toi, t’es partit dans tes pensées.

Tes pensées sont ailleurs. Elles sont dans un bateau, toi t’es Jack, et t’as une Rose, que tu veux renommer d’une autre manière. Ou plutôt, toi t’es Rose, et lui c’est Jack. Tu ouvres les yeux quand tu te rends compte que lui, c’est…et bien…lui. Et tu t’es promis d’arrêter de penser à lui, alors tu secoues légèrement la tête, et, toujours la musique de titanic en tête, tu regardes la blonde avec un sourire doux et gentil.

HJ : (C'est nul, et j'ai honte, m'enfin^^)