Tu tiens ce parchemin dans tes mains, tu le regardes et le regardes encore, sans cesse. À force de le regarder, tu le connais même par cœur. Tes sentiments sont mitigés concernant cette invitation. Tu es à la fois excité et content, toi, petit moldu comme ils disent, tu es invité à une partie par des sorciers. Tu n’es pas stupide, tu te doutes que tu n’as rien de spécial que probablement d’autres comme toi, auront été invité. Peu importe, tu sais déjà, même sans avoir à y réfléchir que tu iras, que tu feras honneur à cette invitation. D’une part, parce que tu n’es encore pas vraiment bien intégré à l’école et d’une autre part, parce que l’un des quatre organisateurs de la petite fête se trouve être Camille Black. Ce sorcier est d’ailleurs la raison qui te fait te sentir mitigé quant à cette invitation. C’est vrai, ta relation avec lui est un peu particulière, complexe et ambigüe, tu ne sais même pas vraiment en quoi elle consiste, tu sais juste qu’il hante souvent tes pensées depuis que tu l’as rencontré et ce premier baiser échangé. Tu sais que tu compares constamment ce que tu vis avec lui, avec ton histoire avec ta petite amie restée à Londres. Bref, peu importe ce que vous êtes l’un pour l’autre, cette fichue invitation tu l’as reçue, tu ne sais même pas par qui, mais ce n’est pas LUI qui te l’a donné, ce n’est pas lui qui t’a invité, et ça te fait mal.

En réalité, rien que pour cela tu vas y aller. Puisqu’il organise, indubitablement il sera présent, et tu comptes bien le voir, lui parler. Tu veux comprendre. Plus que cela encore, tu as besoin de comprendre. Il passe son temps à souffler le chaud et le froid entre vous, cela te donne mal à la tête, tu ne sais jamais sur quel pied dansé avec lui et dieu sait à quel point tu préfères quand il souffle plutôt le chaud que le froid. Tu secoues la tête à cette idée, tu devrais sérieusement songer à te le sortir de la tête et penser un peu plus à Abby. La pauvre, elle t’attend bien sagement à Londres et toi que fais-tu ? Tu es doucement, mais sûrement en train de tomber amoureux d’un pur connard. Ta vie est complètement chamboulée, déjà par le fait de te retrouver à Poudlard, mais encore plus par la présence de ce sorcier dans ta vie, alors qu’elle était toute tracée. Il t’a mis sans-dessus, sans-dessous, et le pire dans tout cela, c’est que ça te plait, tu as enfin l’impression d’exister.

Tu te prépares rapidement, tu portes comme toujours ces mêmes vêtements de moldus qui te valent quelques critiques dont tu te fiches, mais la personne qui partage ta chambre ne te laisse pas faire. « Si tu veux t’intégrer un peu mieux que ça, c'est pas ça que tu dois porter. Tu me laisses faire ? » Tu hoches la tête, tu lui fais confiance. « Mais pas trop excentrique hein, je ne veux pas avoir l’impression d’être déguisé non plus. » Tu la laisses faire et te regarde dans la glace, une esquisse de sourire apparait sur ton visage, tu dois bien avouer, même si ce pantalon est un peu serré par rapport à ce que tu as l’habitude, qu’il te va plutôt bien. Tu la laisses aussi te coiffer avec ce côté décoiffé comme elle te l’avait déjà montré et qui te va bien mieux que le style trop étriqué que tu arborais à ton arrivée. « Tu ne viens pas ? » Elle secoue la tête « Peut-être un peu plus tard. » Tu lui souris et la remercies et prends le chemin vers le lieu de la fête en suivant la foule des autres élèves qui s’y rendent. Quand tu arrives tu ralentis la cadence, ton cœur s’emballe, Camille est là dehors, en train de fumer avec une fille et tu ne peux t’empêcher d’en être jaloux, tu ne sais même pas pourquoi. Tu es encore assez loin, mais tu reconnaitrais sa silhouette à un kilomètre. Plus tes pas avancent vers lui, plus les battements de ton cœur s’accélèrent et tu avances de plus en plus lentement. Tu as envie de l’esquiver, tu sais que tu devrais sérieusement arrêter de toujours retourner vers lui, il te blesse sans arrêt et pourtant il te fait du bien aussi. Tu veux des explications, tu veux savoir pourquoi il ne t’a pas invité lui. Une fois à leur niveau tu regardes à peine la demoiselle, tes yeux sont fixés sur le bouclé et ses beaux yeux verts que tu aimes tant. « Salut ! » Pour le moment, c’est tout ce que tu arrives à articuler. Tu n’es pas très fier de toi, il te rend faible, comme il peut te rendre plus fort, selon les circonstances, mais dans l’immédiat, devant lui, tu perds tes moyens, il est juste à se damner.

« T’es sur de toi Ash ? » T’aimes bien organiser des fêtes avec lui, mais juste, pas en ce moment, pas maintenant quoi. Pas alors que t’es pas sur de toi à propos de ce que tu ressens pour Devin, ou même si tu ressens des choses pour lui. T’as jamais rien ressenti pour personne, alors bon, t’as un peu tendance à te demander qu’est-ce que c’est que ce bordel quoi. Il te sourit et tu souffles, parce t’es désespéré. Ils sont trois à te sourire comme des dégénérés comme s’ils savaient que t’inviteraient Devin. « Ahah, mais il est pas QUESTION que je l’invite. Et vous non plus d’ailleurs ! J’espère sincèrement que je vais pas avoir le déplaisir de le voir à la fête, sinon je vous le fait tous regretter. Un par un. » Bordel ! T’as pas envie qu’il vienne. Il va te gâcher la soirée, et tu vas pas pouvoir t’amuser tranquille. En plus, ouais, d’accord, tout le monde le répète assez souvent, il est canon. Super, bah allez le draguer alors vieux croutons !

Tu te retournes après qu’ils se soient ouvertement foutus de ta gueule, et tu sors de la pièce, non sans leur balancer un sort de mutisme. Tu arbores un sourire radieux au visage, le temps qu’ils comprennent comment s’enlever eux-mêmes le sort alors qu’aucun ne peut parler, t’aurais la paix. Tu donnes trois invitations personnelles, à Kira, Eros et Alex, et tu t’en vas parler avec Dumbledore.

Aussi étonnant que ça puisse paraître, tu trouves le vieux shnock très sage. T’as des conversations souvent intéressantes avec lui, et c’est aussi le seul à connaître ton passé, celui de ton frère jumeau. Il t’a plusieurs fois demandé d’arrêter de jouer avec les sentiments d’autrui mais tu peux pas. C’est toi. C’est dans ta nature. Et puis finalement, les autres, ce qu’ils ressentent, c’est pas tes affaires. Tout ce que tu sais, c’est que toi, quand tu fais ça, t’es heureux, t’es supérieur. T’es un putain de Black.

Ta conversation avec le dirlo a été intéressante. Il t’a demandé de prendre soin des quelques moldus qui seraient présent. Tu lui as gentiment demandé d’aller se faire mettre. Bah quoi ? T’es pas un moldu-sitter toi, t’aurais plutôt tendance à être un moldu-killer, sans forcément aller jusque-là non plus. Tu te dépêches d’aller dans ta chambre, et tu vois quelques filles te faire de l’œil. Tu leur fait un petit plan drague stupide, ça te fait rire. Comment les gens ne pouvaient-ils pas comprendre que tu joues pas dans les clubs de nibards ? Tu t’affales sur ton lit, et tu réfléchis rapidement. Et si les trois cons t’ont pas écouté. Et si ils ont quand même invités Devin ? Tu secoues la tête, tu t’en fous non ? Pourquoi faut toujours qu’il revienne dans ton esprit avec ses cheveux châtain et ses yeux perçants bleus ?

Tu te lèves, pour éviter de penser, et tu te rends dans la salle de bain. Tu sais pas exactement qui y’aura à cette fête, donc t’as envie d’être un minimum présentable. Et puis, si un mec te saute dessus, halleluja. Du moment que ce mec n’est ni à Poufsouffle, ni gay, ni moldu. Ni châtain, et qu’il n’a pas les yeux bleus.

Mais merde, c’est quoi ton problème à la fin ? Tu te mets de l’eau bien froide, limite glacée sur le visage et tu te regardes dans le miroir. T’essuie l’eau qui ruisselle et tu prends ta baguette. Deux trois sorts plus tard, t’es très très finement maquillé, t’es coiffé, et t’es habillé. La flemme de faire ça à la méthode moldue.

Personne presque est encore arrivé à la fête. Ash été là le premier. Mais toi, quand t’arrives, t’as Kira qu’arrive un peu après. Mais une fille te parle déjà, te drague ouvertement. Tu la jettes rapidement. T’es pas intéressé. Tu sors fumer. Oui, une joie moldue que tu t’accordes de temps à autres. Parce que t’as envie. Parce que ça te détends. Puis, une autre fille, que t’aimes bien elle. Elle sait que les meuf, c’est pas ta cam, mais elle vient juste te parler, comme une pote. T’as pas de pote, mais elle, tu lui parle quand même. Elle a l’air sympa. Et puis, elle est sorcière, pas à poufsouffle, et elle est rousse en plus. Tu sors de tes pensées quand t’entends un « salut » se perdre au-dessus de ta tête.

Tu sais déjà que tu vas démonter Ash, ou Willow, ou Johanna, pour l’avoir invité. T’as envie d’aller les taper de suite là d’ailleurs, mais tu le fais pas. Tu relèves doucement la tête vers lui, et un sourire moqueur s’installe sur tes lèvres « Mais qui voilà donc… T’as réussi à acheter un autre moldu pour qu’il te vende sa place ? T’avais envie de me revoir en fait, avoue le. » Et t’agis comme le connard que t’es. La blondasse de tout à l’heure passe juste à ce moment-là, comme un signe du destin, et avec un sourire cynique au châtain, t’approches la fille de toi et l’embrasse. T’aimes pas la sensation, et tu fermes pas les yeux. Tu les plante sur le visage de Devin parce que tu veux voir la tristesse dans ses yeux. La jalousie, le dégoût de pas être à la place de cette barbie insignifiante. Alors tu forces l’entrée dans la bouche de la fille avec ta langue, tout ça, sans quitter le visage angélique qu’est devant toi.

Tu restes là comme un con à le fixer, incapable d’articuler autre chose de plus que le salut minable que tu viens de lui adresser. Bon sang, qu’est-ce qui t’a pris de venir à cette foutue fête ? Tu savais qu’il serait là, voilà pourquoi. Tu voulais le revoir, oui, il a raison, mais jamais tu ne l’admettras devant lui et encore moins devant témoin. Tu fais pitié Devin. Il n’a de cesse de te rabaisser, et pourtant tu ne peux t’empêcher de revenir vers lui constamment. Qu’est-ce qu’il a pour avoir ce pouvoir sur toi ? Tu ne comprends pas pourquoi tu agis comme ça en sa présence ni pourquoi tu as autant besoin d’être près de lui. Tu te mâchouilles l’intérieur de la joue et évites soigneusement son regard émeraude avant de perdre le peu de confiance en toi que tu possèdes, là tout de suite, et qui te permet de lui répondre avec un peu d’ardeur. « Ne prends pas tes rêves pour la réalité Camille. » Tu ne cherches pas à voir sa réaction, tu tentes d’enchainer rapidement pour ne pas lui laisser le temps de te déstabiliser. « Et non, je n’ai rien acheté à qui que ce soit... » Tu vois la blonde qui passe près de vous et la vision du bouclé l’attrapant pour l’embrasser devant toi, te coupes dans ton élan.

Tu restes bouche bée devant la scène qui se déroule devant toi. Tu voudrais partir, arrêter de regarder, mais tes yeux sont fixés dans les yeux verts de Camille qui te fixent. Tu sais, tu le sens, il le fait exprès de te regarder en même temps, tu comprends ce qu’il cherche. Tu fais tout pour ne pas lui donner satisfaction. Tu restes pétrifié devant eux et tu serres les poings en déglutissant, pour t’empêcher de laisser les larmes qui menacent de s’écouler. Ça te fait mal à un point que tu ne pouvais pas imaginer. La douleur est lancinante, elle joue avec toi comme il le fait. Tu as l’impression que tes jambes ne vont plus réussir à te porter bien longtemps, que le sol est en train de se dérober sous tes pieds. Pourquoi il joue comme ça avec toi ? Pourquoi est-il aussi cruel alors que parfois il se montre si adorable. Tu ne sais jamais sur quel pied danser avec lui. Tu n’arrives plus à retenir tes larmes quand il décide d’approfondir son baiser avec cette pétasse blonde. Tu ne comprends pas pourquoi tu t’en prends à elle, tu n’as jamais été du genre à juger de cette manière. Ou peut-être que si, mais sans jamais utiliser ce genre de nominatif pour désigner quelqu’un. Ce mec fait ressortir les pires côtés de ta personnalité. Tu sais que tu devrais le fuir, que tu devrais l’éviter, mais c’est plus fort que toi, tu es comme aimanté par Camille. Il a ce quelque chose qui te plaît et t’empêche de raisonner de manière cohérente en sa présence.

C’en est trop pour toi, tu n’arrives plus à supporter la vision qui s’offre à toi. Il te fait mal volontairement, tu le sais et t’en as marre. Jamais tu n’aurais dû encore venir à l’une de ses fêtes. Tu te sens stupide, tu es stupide. Et toi qui pensais qu’il remarquerait peut-être ton changement de look opéré par Morphée. Toi qui imaginais que peut-être ça lui plairait de te voir ainsi, au vu de sa façon de toujours te faire des réflexions sur tes habits trop old school à ses yeux. Tu retiens le plus gros des larmes autant que tu le peux, mais tu le sens, tu es au bord de craquer, tu ne peux pas rester. « J’me casse ! » Et sans autre forme de préavis, tu fais demi-tour, tu te retournes, laissant derrière toi la nana qui était avec lui quand tu es arrivée. Tu le laisses, lui et sa poupée, sans te retourner pour le regarder une dernière fois. Tu en meurs d’envie, mais tu sais que tu ne dois pas, que ce serait la goutte de trop si tu le regardes encore une fois en train de l’embrasser elle, alors que tu crèves d’envie d’être à sa place. Tu avances d’un pas rapide, les poings serrés à t’en faire mal les jointures et tu te permets de craquer et laisse toute ta peine se déverser sur tes joues. Jamais tu n’aurais dû venir, c’était vraiment la pire des idées. Au fond de toi tu espères qu’il va venir te retenir, mais si tu sais très bien que les chances qu’il le fasse sont maigres, mais tu ne peux t’empêcher de l’espérer quand même.

Tu sais pas trop pourquoi tu l’as embrassé. Cette meuf, c’est même pas ton style. Mais au final… Le voir serrer les poings pour pas pleurer, pour pas te montrer qu’il est blessé, ça te fait sourire dans le baiser. Ça te fait sourire, et en même temps, ça te retourne l’estomac, et t’as envie de vomir. T’aimes pas le voir comme ça, et surtout pas quand c’est de ta faute. Il a cette tête que tu trouves trop mignonne du mec blessé, et tu lui en veux de te faire ressentir ça. C’est de sa faute. T’es un Black merde à la fin ! Tu devrais pas être attristé parce que tu fais du mal. C’est l’inverse. Tu forces l’entrée de la bouche de la pétasse, et elle se laisse faire avec un soupire de satisfaction qui te donne la belle envie de vouloir la claquer. Elle te dégoute, t’as envie de lui gerber dessus. Mais tu le fais parce que tu dois écarter Devin le plus de toi. T’es pas bien pour lui, et il est pas bien pour toi. Ton esprit chasse ces pensées bien trop gentilles à l’arrière de ton crâne quand tu le vois pleurer. Enfin. Tu sais pas pourquoi ça te fais du bien de le voir pleurer. T’es un beau connard de penser ça. Mais pourquoi, c’est le cas. Ton esprit Camille te dit que c’est parce que c’est une preuve de plus qu’il tient à toi. Ton esprit Black te dit que c’est pas que ça veut dire que tu lui as fait du mal. Mais tu t’en fous de la raison, parce que la phrase qui vient après, te fais te tendre. « J’me casse ! » Quoi ? Comment ça il se casse ? Non. Non. Non. Il peut pas partir. Tu veux pas qu’il parte. Tu veux qu’il reste. Tu veux qu’il souffre. Bullshit, tu veux qu’il reste avec toi. Tu sais pas pourquoi, mais l’idée qu’il envisage juste de partir, c’est comme s’il te foutait lui-même un coup de pied dans l’estomac. Ça te donne envie de lui crier de rester. De le traiter de tous les noms.

T’as pas quitté Devin des yeux, et tu le vois faire demi-tour. T’entends un petit « bien joué ! » de la fille qu’est toujours assise à ta droite, et tu laisses un bruit guttural s’échapper de ton corps. Il partira pas comme ça. Tu le laisseras pas faire. « Camille, j’attendais ça depuis tellement long… » « Ta gueule ! » Tu coupes la blonde qui commençait à se reposer sur tes bras, et tu la fais valser quelques mètres plus loin avec un stupéfix. Tu sais pas d’où t’as sorti ta baguette, tu réagis à l’instinct. Pour le moment, la seule chose dont t’es sûr, c’est que tu laisseras PAS Devin partir. Il peut pas. Alors tu te retournes vers la rousse avec qui tu parlais, et tu lui dis de retourner à l’intérieur. T’es énervé, elle peut probablement le voir dans tes yeux. Et elle te connait, elle sait qu’il faut pas emmerder un Camille Black en colère. Alors elle retourne à l'intérieur et t’es seul dehors, avec un Devin devant toi, s’éloignant de plus en plus. « LYNCH ! » Tu cris. C’est pas de la tristesse ou de l’envie qui s’entend dans ta voix. C’est de la colère. Tes pas sont rapides, et grands. Et tu le rejoins en quelques enjambés. Tu lui prends l’avant-bras, sans faire attention si oui ou non, il réagit, et tu le traines dans une ruelle qu’est pas loin. Tu le plaques à un mur et mets tes mains sur les siens, les remontant au-dessus de sa tête, l’empêchant de bouger. « N’ose même pas me tourner le dos et marcher comme ça. T’as pas le droit de faire ça ! » Ta voix est tellement calme qu’elle te surprend toi-même. T’avais prévu de crier, et d’ailleurs, t’avais pas vraiment prévu de dire ça non plus. T’aurais aimé le plaquer au mur et le ruer de coup, mais rien que l’idée de le blesser te donnes envie de gerber. Alors tu le plaques au mur, et à la place t’as que l’envie de l’embrasser là, tout de suite. Mais tu le fais pas. Tu le fais pas, parce que tu sais que si tu le fais, ça voudra dire quelque chose pour toi. Et tu veux pas que ça veuille dire quoique ce soit. Alors tu le fixes dans les yeux, faisant bien attention à ce que les tiens ne dérivent pas sur ses lèvres rouges. Il ne s’est passé qu’une seconde depuis tes dernières paroles, et ton geste est fait automatiquement. Tu réussis à capturer ses deux avants bras avec une seule de tes mains, et tu utilises l’autre pour la placer sous son visage. Tu le relèves vers toi et, à l’aide de ton pouce, tu essuies les larmes qui coulent sur ses joues. « J’suis désolée… » Oups, ça non plus tu l’avais pas prévu. Tu te gifles mentalement et tu te traites de con de première. Parce qu’au final ouais, c’est ce que t’es. Un vrai connard de première catégorie.

Ta vision est complètement brouillée par les larmes qui ne cessent de s’écouler le long de tes joues. Tu ne vois absolument pas vers où tu te diriges et à vrai dire tu n’en as strictement rien à faire, du moment que c’est loin, très loin de Camille et de la vision de lui en train d’embrasser l’autre poupée Barbie tandis qu’il te fixe toi. Non, mais pourquoi il te regardait comme ça ? Tu n’arrives pas à t’enlever l’image de ses prunelles vertes plongées dans ton regard humide. Tu ne réponds pas quand il t’appelle, tu traces encore. T’es tellement obnubilé par ce souvenir, pas si vieux, que tu ne te rends pas compte que tu finis par ralentir la cadence de tes pas, ni que Camille a enfin lâché la blondasse et qu’il est en train de te rattraper. Tu sursautes quand il t’attrape l’avant-bras. Trop surprit par sa présence, tu le laisses t’emmener dans une ruelle adjacente sans broncher, pourtant d’ordinaire tu ne manques pas de voix pour lui faire comprendre que t’es pas content.

Tu n’aimes pas sa façon de te dire ce que tu peux ou ne peux pas faire. Les yeux toujours humides, les joues rougies, tu lui lances un regard noir. « Arrête ! Arrête de me dire ce que je dois faire. » Tu essaies de te défaire de son emprise, mais il est bien plus fort que toi et au fond, tu n’essaies pas tant que cela, tu n’y mets pas toute l’ardeur dont tu es capable. Parce qu’il est là, là avec toi, et plus avec la blondasse. « Je fais encore ce que je veux. » T’aurais encore plein de remarques à lui dire, pleins de phrases à lui lancer à la figure, mais la proximité de vos deux corps, de son visage, la sensation de ses mains emprisonnant les tiennes au-dessus de ta tête, te fais complètement perdre tes moyens, encore une fois. Il n’a pas le droit d’agir comme ça avec toi, il ne peut pas faire comme si tu n’existais pas un moment, faire comme si tu le dérangeais et l’instant d’après t’interdire de t’éloigner de sa personne. Il se prend pour qui ? Il se prend pour ce mec carrément hot devant lequel tu n’as aucune volonté propre. Il a conscience de l’effet qu’il a sur toi et il en joue. Et toi, tu détestes cela autant que tu l’aimes.

Sa voix est calme, trop calme, cela te fait presque froid dans le dos. Tu te tais, tu n’arrives plus à parler, mais tu refuses de continuer à le regarder, tu ne veux pas encore craquer, il n’a déjà que trop vu tes larmes pour lui, alors tu baisses le visage. Il enserre tes poignets d’une main, tu ne cherches même plus à lui résister, à te défaire de sa poigne, tu le laisses juste faire. Tu es surpris au contact de sa main sur ton menton, un long frisson te parcourt l’échine à son touché. Tu es en colère contre lui. Non, en fait tu es en colère contre toi. T’es trop con Devin, tu savais que ça allait se passer comme ça et t’es venu quand même. Tu t’attendais à quoi au juste, qu’il te tombe dans les bras ? T’es trop naïf. Tu t’apprêtes à déverser la colère que tu as contre toi-même sur lui, tu hoquètes encore un peu de tes pleurs, quand il te surprend une nouvelle fois en relevant ton visage et essuyant tes larmes qui reprennent de plus belle quand tu l’entends s’excuser. Tu ne peux pas les retenir. Mais cette fois, ce ne sont pas des larmes de frustration ou de colère, mais de joie. La joie d’entendre ces petits mots, tellement peu courant, mais qui sonnent divinement bien dans sa bouche. Cette bouche tellement attrayante même quand il est en colère contre toi, surtout quand il est en colère contre toi. « Tu peux l’être. » Tu le regardes enfin dans les yeux, tu vois qu’il est sincère, même s’il semble entretenir un combat intérieur quant à ce qu’il vient de dire. Tu profites de son état de faiblesse passager, sans pour autant bouger de votre position. « Pourquoi ? Pourquoi t’as besoin de me faire mal comme ça en permanence ? Qu’est-ce que j’ai fait pour que tu me détestes autant ? » Et voilà, les larmes se remettent une fois de plus à couler, t’n’arrives pas à les retenir. T’aimes vraiment pas la façon dont tu perds tes moyens chaque fois que t’es auprès de lui et en même temps tu aimes trop être avec lui pour avoir la volonté de l’éviter.

Cette proximité entre vous te fait oublier tout le reste, tout ce qui t’entoure, cette ruelle, la fête aux Trois Balais pas loin. Il n’y a plus que lui et toi, là, dans votre bulle. Si les larmes coulent toujours, ta respiration elle s’accélère. En lui parlant, tu n’as pas pris conscience que malgré qu’il a bloqué ton corps contre ce mur, ton visage lui s’est avancé vers le sien, attiré comme un aimant par lui. Vos lèvres ne sont plus qu’à quelques millimètres. Tu t’arrêtes, par, tu ne sais quel miracle, juste avant de les toucher pleinement, mais tu les frôles en lui parlant. « Dis-moi, s’il te plaît. Dis-moi pourquoi. » En fait, t'es pas certain d’avoir envie qu’il parle là, tout de suite, tu as plutôt désespérément envie de l’embrasser, non, envies que lui t’embrasse. Tu n’ajoutes rien, tu ne bouges plus et tu plantes tes yeux bleus dans son regard émeraude.

Ton esprit est en guerre. T’as le camp pour et celui contre. T’as celui qui te dit de continuer tes excuses, parce que Devin est devenu bien plus important qu’il aurait dû l’être pour toi. Et puis t’as le camp qui te dis que t’es qu’un connard, un putain de branleur et que tu dois t’excuser pour réussir ce parti merdique et en finir avec ça. Alors ouais, tu te fais une guerre intérieure, et ta main posé sur sa joue, particulièrement douce, chaude, particulièrement mouillée à cause de toi, ça t’aide pas vraiment. T’as envie de lui crier d’arrêter de pleurer. Parce que quand il pleure, ça te fait mal, bien malgré toi. T’écoutes pas ses protestations, nombreuses. T’as pas envie de les écouter. T’as pas envie de te dire qu’il a raison et que t’as aucun contrôle sur lui. Parce que t’as envie d’en avoir. Tu peux pas supporter de le voir parler avec d’autres, surtout pas avec Eros. T’as envie de lui dire d’arrêter. T’as envie de lui dire que t’as envie d’avoir du contrôle sur lui. T’as envie, aussi étonnant que ça puisse être, qu’il en ait sur toi. Finalement tu t’ai excusé, et ça t’a fait du bien, même si, la partie la plus prenante de ton cerveau a pété un câble en t’entendant. Camille Black s’excuse pas. Camille Black s’excuse jamais. Puis, il réagit après ton pardon, te faisant sortir de tes pensées : « Tu peux l’être ». C’est ce qu’il te dit. T’as quelques secondes envie de baisser les yeux, mais tu te rappelles de qui tu es. Tu ne peux PAS baisser les yeux. Et certainement pas devant un Poufsouffle. Un Poufsouffle moldu qui plus est. T’es toujours aussi proche de lui, et lorsqu’il décide de relever ses yeux bleus vers les tiens, t’as juste envie de lui gueuler de les redescendre, parce que de les voir, ça t’affaiblis. Ça t’affaiblis trop. Il se recule pas, il ne bouge pas. Il reste là, comme si cette proximité le dérangeait pas. Et toi, t’aimes cette idée. De savoir que peut-être, rien que peut-être, il aime proche de toi comme toi, t’aimes être proche de lui. T’as envie de sourire, mais t’as envie de pleurer en même temps. T’as l’impression de devenir cinglé. « Pourquoi ? Pourquoi t’as besoin de me faire mal comme ça en permanence ? Qu’est-ce que j’ai fait pour que tu me détestes autant ? » Et il pleure de nouveau. Mais t’as pas envie qu’il pleure. Tu peux pas empêcher un petit souffle dédaigneux sortir de ta bouche. Pas envers lui. Envers toi-même. Tu te trouves ridicule. Et tu te trouves bien trop affaibli à la fois. Si seulement il savait. T’as jamais si peu et autant détesté une personne. Et que cette personne soit la même personne, c’est dur. En fait, tu le déteste pas. Pas comme Ash déteste Théophile, pas comme Théophile déteste Ash. Tu le détestes parce qu’il t’oblige à faire, à ressentir des trucs dont t’as pas l’habitude. Et toi, t’aimes pas la nouveauté, t’as jamais aimé ça. Alors lui là… Et il t’apporte tellement de nouvelles sensations, de nouveaux sentiments, que t’as envie de l’envoyer valser dans le passé pour jamais l’avoir connu. Mais rien que d’y penser, t’as un trou dans l’estomac. Comme si t’avais un manque rien que d’y penser, au manque.

Il a pas l’air de remarquer qu’il a approché son visage du tien et que vos lèvres sont seulement à quelques millimètres de se toucher. Mais toi, ça te fait frissonner. Ca fait se bousculer ton cœur d’une façon que tu voudrais presque qu’il arrête de battre à la place. T’as peur qu’il l’entende. Tu veux pas qu’il sache l’effet qu’il te fait. Alors tu respires fortement, essayant de calmer ta respiration, essayant de contrôler cet organe rouge, au niveau de tes poumons. « Dis-moi, s’il te plaît. Dis-moi pourquoi. » Il plante ses yeux dans les tiens, et tu ressens ce qu’il ressent pour toi. T’as envie de l’embrasser, et quelque part, tu sais qu’il a envie que tu l’embrasses. Mais il est malade ! Pourquoi il veut ça ? Il sait que ça va le faire souffrir plus qu’autre chose. Il sait, comme toi tu le sais, que tu vas le jeter comme une vieille chaussette après ça. Et pourtant…pourtant, tu lui réponds en chuchotant « Je te déteste pas Devin… Crois-moi, je te déteste pas. » T’as envoyé ton côté Black se faire voir par les souris de Cendrillon, et doucement t’approches ton visage du sien, réduisant à néant les quelques millimètres qui vous séparaient. Et ses lèvres, douces, sur les tiennes, c’est tellement bon. Ça te semble tellement juste. T’as l’impression que c’est ta place.

Cette proximité te tue. Tu ne sais même pas par quel miracle tu ne l’as pas déjà embrassé. Si tu le sais, c’est parce que tu crèves d’envie qu’il le fasse lui. S’il le fait lui, ça voudrait dire alors que peut-être, peut-être il y a une chance que... Non, tu dois vraiment arrêter de penser comme cela, ça te fera plus de mal que de bien. Parce que tu le sais, tu sais ce qui se passera. Ça sera comme à chaque fois, juste après, il va redevenir ce connard qui fait comme s’il ne se passait rien entre vous. Tu sais que tu vas avoir mal, qu’il va te faire mal. Et pourtant, tu ne peux pas t’empêcher de le vouloir désespérément. Pourquoi tu serais venu ce soir à cette soirée sinon ? Si ce n’est pour voir Camille, si ce n’est en espérant un moment rien qu’à vous. Et ce moment, il est là, il est maintenant. Ca a mal commencé, à peine arrivé il te fait mal volontairement en embrassant cette blondasse devant toi, mais tu t’en fiche. Tu t’en fiche parce qu’elle, elle est restée comme une conne devant les Trois Balais, et que Camille, c’est avec toi qu’il est à cet instant. T’es plaqué contre un mur, il te maintient les poignés d’une main, et pourtant t’es juste bien comme ça, là, proche de lui. Sa main sur ta joue te fais accélérer ton palpitant tout comme ton souffle et ses mots, la douceur de ses mots fait envoler toute la rancœur que tu avais contre lui, pour ce qu’il a fait un peu plus tôt. De toute façon, elle était déjà partie depuis un moment, depuis celui où sa main a touché ta peau.

Tu veux lui répondre, tu vas lui répondre, tu t’apprêtes à lui demander si c’est vrai. Mais ses lèvres qui se posent sur les tiennes répondent à tes inquiétudes et en un instant tu te sens transporter ailleurs, tu te retrouves plongé dans un état de béatitude telle que tu ne pouvais pas imaginer que cela puisse exister. La sensation est identique à ton souvenir, tout comme le goût que ses lèvres donnent au baiser. Instinctivement, tes paupières se ferment, te permettant de t’enfermer dans une bulle, dans ta bulle, seul avec ton bouclé préféré. Tu attendais tellement ce moment, cet instant où ses lèvres à lui trouveraient les tiennes. Tu sens la pression de sa main autour de tes poignets se réduire, tu en profites sans vraiment en avoir conscience pour te défaire de son emprise et passer un de tes bras autour de son cou, glissant ton autre main dans ses cheveux bruns. Tu prolonges le baiser, cherchant un passage entre ses lèvres avec ta langue, tandis que tu rapproches ton corps du sien, te collant à lui, t’accrochant à lui comme si ta vie en dépendait. C'est pas ton genre de prendre ce genre d’initiative, mais quand il s’agit de ta relation avec le serpentard, tout est différent, tu es différent. À moins que la présence de Camille auprès de toi révèle ta vraie nature, ce que tu es vraiment au fond de toi et qui était bridé par l’éducation stricte de ta mère. Tu jettes cette pensée très loin dans le fin fond de ton cerveau, tu y réfléchiras plus tard, tu t’en fiches là tout de suite. Tout ce qui compte, c’est ce baiser que tu es en train d’échanger avec celui qui te fait vibrer depuis le premier jour où tu l’as rencontré.

Après un moment, tu mets fin le premier à cet échange, mais tu le gardes dans ton étreinte, tu as bien trop peur de le voir déjà s’enfuir, t’as envie de profiter encore un peu de lui. D’ailleurs, à la manière dont tu le regardes, il peut facilement deviner que tu n’as pas du tout envie qu’il parte tout de suite. Tu sais que ça ne durera pas, ça ne dure jamais, il finit toujours par te repousser, tu espères seulement que ça n’arrivera pas trop vite. Au moins, pour le moment, tes larmes ont cessé de couler, elles ont cessé au moment où sa bouche est venue se poser sur la tienne. Tu le fixes, tu ne peux t’empêcher de te plonger dans ses prunelles émeraude. Il n’y a aucun mot qui te vient. T’as envie de parler, t’as envie d’exprimer ce que tu ressens, mais tu te retrouves complètement muet devant l’intensité de son regard. Tout ce que tu arrives à faire, après avoir repris un peu ton souffle, c’est réduire à nouveau à néant l’espace entre vos visages, retrouver la chaleur de ses lèvres et retourner dans un état de plénitude où plus rien ne te fait peur, où tu n’as plus aucune inquiétude. Tu as tellement peu du moment où ça va s’arrêter que tu essaies de le retarder le plus possible. Ta main qui est dans ses cheveux continue de jouer avec ses boucles, ton autre main descend de sa nuque pour venir caresser son dos. Tu ne contrôles plus rien, ni tes mouvements, ni tes pensées. Tu te laisses juste emporter par le flot de tes émotions.

Tu pensais pas que ça te ferait tant de bien de l’embrasser. Ahah, bien sûr Camille, bien sûr ! A qui tu veux faire croire ça hein, dis-moi ? Bien sûr que tu savais, en l’embrassant, que ça te remplirait de chaleur, tu le savais. Et c’est pour ça que tu l’as embrassé. Pas à cause du pari, pas pour le blesser, pas même pour même juste essayer. Mais bien parce que tu savais que ça te ferait du bien. T’arrives même pas à expliquer ce que ses lèvres poser sur les tiennes, ça te fait ressentir. Ça te semble tellement mal. Et pourtant, tellement juste. Ton côté Black essaye de reprendre le dessus là, et essaye de vendre une raison stupide pour que tu l’air embrassé, mais… Mais non. Ton côté Camille l’a banni de ton cerveau depuis le moment même où les étincelles que t’as eu en l’embrassant te sont arrivés au système nerveux. Tu lâches ses mains, parce que tu perds tes forces, et que tu veux te concentrer à contrôler ta respiration plutôt. Et tu sens que t’as bien eu raison de le faire. Tu sens ses mains s’échapper, mais t’essayes même pas de l’en empêcher. Tu sens l’un d’elle aller se nicher dans ta nuque, et l’autre dans tes cheveux. Et si t’étais pas concentré par ta respiration, tu gémirais probablement. Ses mains dans tes cheveux, ça te fait tellement de bien. Tu perds tout contrôle du baiser lorsqu’il force tes lèvres avec sa langue. Et tu l’accueil bien volontiers. Ce n’est pas l’un des baisers que t’échanges avec ses filles avides de pouvoir toucher du bout du doigt leur chanteur favori, ou bien même juste un Black. C’est un baiser échanger avec une personne que tu as envie d’embrasser depuis le jour où tes yeux se sont posés sur lui. Et bien que ce ne soit pas la première fois que tu l’embrasses, c’est tout comme. Tu ouvres les yeux quelques secondes et voit qu’il les a fermé. Et tu les refermes aussi. Tu peux retourner à ta concentration. Ton orgueil est toujours là. Et donc tu peux pas te permettre de perdre ta respiration, de l’accélérer ou même de montrer que tu aimes ça, mais certains signes ne trompent pas. Le fait par exemple, que de la chair de poule apparaisse sur ta peau lorsqu’il t’approche de lui. Tu n’en reviens qu’à moitié qu’il prenne des initiatives pareil, mais pourtant, tu aimes ça. Tu veux qu’il continue. C’est pour cette raison que lorsqu’il s’éloigne finalement de toi, tu te sens dépayser. C’est pas vraiment ce que tu voulais qu’il fasse.

Il te fixe dans les yeux, et mon dieu, t’as juste envie qu’il revienne poser ses lèvres sur les tiennes et de le plaquer là, sur ce mur et de faire plein d’autres choses auxquelles tu évites précieusement de penser. Parce que Devin mérite pas ça. T’as pas le temps de plus réfléchir qu’il s’approche de toi de nouveau et repose ses lèvres si douces sur les tiennes. Elles sont salées, mais t’as pu remarquer, lorsque tu l’as regardé, qu’il pleurait plus. La main qu’il avait sur ta nuque descend dans ton dis et celle sur tes cheveux commence à te masser le cuir chevelu. Et à ce moment-là, t’as beau de concentrer comme tu veux, un gémissement de bien-être sort de ta gorge. Et merde ! Cramé Camille ! Tu mords doucement sa lèvre inférieure avant de t’appuyer sur tes bras, toujours appuyés au mur. Tu le plaques sur le mur, pas forcément gentiment, mais là, tu ne fais plus attention à personne, à part vous deux. Et puis si Devin t’aime, c’est qu’il doit être masochiste, non ? Alors un peu plus de douleur… Et puis, ce n’est même pas de la douleur, c’est du désir. Et il y a quand même une petite différence non ? Tes baisers se décalent doucement sur le coin droit de ses lèvres, puis vont se perdre sur ses pommettes avant de revenir pour se déposer sur sa mâchoire. Tu descends encore un peu et arrive finalement sur son cou. Avant que tu ne puisses te retenir, tu le mords doucement, suçotant la peau qui se trouve là. T’as envie de le marquer. Devin, il est à toi. Et personne d’autre le touchera. Ni Théo, ni personne. Tu te recules enfin, le libérant de ton charme inoubliable et du plaisir qu’il devait venir de ressentir, et tu poses, délicatement, un baiser, court, sur ses lèvres. « Je te déteste pas Lynch. »