« Dis-moi Willow, tu sais qui s’est ce gars ? » « Et dis-moi Ash, qui s’est cette fille ? » Les deux garçons se regardèrent et repartirent voler, sachant bien qu’aucun des deux ne parlerait. Lorsque l’entrainement de Quidditch fut finit, les deux amis allèrent se doucher, se rhabiller, et Ash partit retrouver la fille qui le regardait voler avec admiration. Willow resta seul, pendant quelques minutes, avant de voir l’autre garçon qui était dans les gradins partir. « HEY TOI ! Attend ! » Le châtain s’arrêta sans pour autant se retourner et attendit que Willow soit à sa hauteur. « Tu t’appelles comment ? Pourquoi tu nous regardais jouer ? » Willow connaissait la réponse. C’était certainement un moldu, et il voulait faire comme les sorciers, il pensait qu’en venant sur le terrain de Quidditch, il aurait plus de facilité à se faire des amis. Sa réponse sortit naturellement, sans qu’il lance un seul regard vers le Serpentard « J’ai toujours voulu voler. » Le brun fronça les sourcils et s’arrêta de marcher, laissant le Poufsouffle, vu la couleur de son badge, s’en aller seul.

Aujourd’hui, il était venu lui parler. Sans que Cohen ne lui demande rien, il était venu lui parler. Et ce soir, il allait aller à une fête où il savait qu’il serait. Et c’était bizarre. C’était bizarre parce que Cohen connaissait Willow plus qu’il le pensait. Il savait que c’était des gens de sa famille qu’avaient tué ses parents. Il savait qu’il devait le haïr. Mais plus que tout, il savait qu’il y arrivait pas. Au début, il était allé aux entrainements pour voir à quoi il ressemblait, mais ç’avait été une mauvaise idée. Jamais il aurait dû faire ça. Maintenant, il se retrouvait avec le cœur qui battait trop vite en sa présence. Il se retrouvait avec des jambes tremblantes lorsqu’il le regardait. Jamais il aurait dû aller à ce premier entrainement. Et il savait qu’il devrait pas aller à la fête, mais il pouvait pas s’en empêcher. Cohen était stupide et inconscient, mais c’était Cohen.

« Et bah tu fais quoi là ? » « Invité. » « Bien sûr oui… Et par qui ? » De son bras frêle, le Poufsouffle pointa une fille du doigt. Willow ne la connaissait pas, mais il avait remarqué qu’elle regardait avec un sourire fier le poufsouffle. Et ça, il aimait pas. « Tu t’appelles ? » « Cohen. » « Attends ici, je reviens ! » Le Serpentard partit vers la jeune fille et s’expliqua assez clairement avec elle. Ce Poufsouffle là, c’était SON jouet, à LUI. Personne d’autre n’avait le droit de poser ne serait-ce que les yeux sur lui. Willow lui-même fut étonné de sa propre réaction. Il se savait possessif, mais pas à ce point-là, pas en si peu de temps, et surtout pas envers un satané moldu. Alors qu’il repartit vers la porte où il avait demandé à Cohen de l’attendre, il se rendit compte que le Poufsouffle n’était plus là. Et il en ressentait un certain vide.

Cohen se baladait dans les couloirs, les yeux fermés, essayant de se souvenir de la raison qui l’avait poussé à partir deux soirs plus tôt. Il avait recroisé Willow plusieurs fois et il lui avait souri, très faiblement. Assez pour que Cohen le remarque, mais pour que ses amis non. Y’avait quelque chose de pas clair dans ce sourire. C’était pas un sourire bienfaisant, mais pas un sourire sadique non plus. Plus comme si Willow lui-même ne savait pas pourquoi il souriait.

« Aguamenti ! » De l’eau sortit de la baguette de Willow et, quelques mètres plus bas, le pauvre Poufsouffle fut mouillé de la tête au pied. Comme si on l’avait plongé dans une baignoire. Un sortilège comme ça serait le bienvenu en été, mais en plein hiver…

Cohen était allongé dans son lit, la couverture sur lui, frissonnant, éternuant. Tous les autres élèves étaient au match de Quidditch. Et lui il était là, malade, avec l’interdiction de l’infirmière de se lever de son lit. Il le détestait. C’était de sa faute s’il était au lit, et il le détestait pour ça.

Ils avaient perdus. Ils avaient perdus le match parce que Willow avait été incapable de se concentrer. Il n’avait pas senti ces yeux si particuliers sur lui, et ça l’avait empêché de se concentrer. Ils avaient perdus à cause de lui, et il lui ferait payer avec bien plus qu’un Aguamenti la prochaine fois qu’il le verrait.

« Willow, tu sais que j’t’adore hein… Mais sincèrement, t’as autant de sensibilité qu’une paire de baskett ! » Pendant un moment, le concerné regarda son ami en levant un sourcil interrogatif. « C’est quoi tes expressions à deux balles Tonks ? » Ash regarda son ami et haussa les épaules mais son regard était toujours noir. Finalement, le vert et argent reprit : « Bon alors ton cadeau, t’en dis quoi ? » Pour la deuxième fois de la journée, le plus âgé posa ses yeux sur le jouet qui était emballé dans un affreux paquet rose bonbon. « Ah parce que c’est pas une blague ? » Le Serpentard haussa les sourcils et un sourire diabolique apparut soudainement sur ses lèvres. « T’es gay comme un phoque, fallait bien que je t’offre quelque chose en conséquence non ? » En simple réponse, le Gryffon lui sourit d’un de ses sourire les plus pervers et, prenant son cadeau avec lui, se dirigea vers le coin de la maison de Willow qu’il connaissait le mieux : sa chambre.

D’un geste parfaitement synchronisé, les deux amis s’affalèrent sur le matelas du plus jeune, essoufflés. Ils se fixèrent quelques secondes dans les yeux, et d’une commune impulsion…se mirent à rire comme deux timbrés. « Tu t’es ramolli depuis la dernière fois Willow ! » Le concerné prit la première chose qu’il trouva, un coussin et l’écrasa sur la tête de son ami. « Pourtant tu continues à en redemander hein, espèce de sorcier indigne. » Aïe ! Mauvais choix de mots. En quelques microsecondes, le serpentard avait sa main collé sur sa bouche, comme pour s’empêcher de ressortir des bourdes pareilles. En le voyant gêné, son ami explosa de rire. « Depuis quand le grand Willow Horendale est-il gêné lorsqu’il parle à son meilleur ami et ponctuel coup hein ? D'ailleurs, je suis flatté, je crois que tu enverrais directement à la tombe quiconque d'autre qui te verrais gêné non? » L’autre fut un peu rassuré. Il ne l’avait pas blessé et c’était tant mieux. Il lui sourit et sortit du lit, nu comme un ver. « En tout cas, avoue que je t’ai offert le meilleur cadeau d’anniversaire que t’ai jamais eu ! » Le coussin qui avait servi un peu plus tôt se retrouva quelques secondes plus tard à s’exploser contre le torse nu du Serpentard, qui était mort de rire.

« Alors dis-moi Willow ? » Ça faisait maintenant deux jours que l’anniversaire du plus âgé était passé et les deux amis étaient en vacances. Oui enfin pas vraiment, mais disons qu’ils s’étaient pris des vacances. Oh oui, ils avaient cours, mais ils n’y allaient pas. Des fois, l’un comme l’autre, ils avaient besoin de se retrouver uniquement tous les deux, entre meilleurs amis. Le plus jeune pour parler de ses parents et laisser sa haine contre les moldu ressortir au grand jour sans avoir peur de blesser personne. L’autre pour laisser sa haine contre Théophile Black exploser. En tout cas, les deux aimaient ces instants qu’ils partageaient ensembles. Déjà à Poudlard, ils ne se quittaient jamais, et lorsqu’ils étaient hors de Poudlard, ils se quittaient encore moins. Ce qui n’empêchait ni l’un, ni l’autre, d’avoir des relations à côté bien entendu. « Quoi medor ? » Ash leva les yeux au ciel à l'entente du surnom maintenant habituel mais un petit rire trahi son amusement. « Bah écoute, tu as l’air de t’adoucir en ce moment. Et je suis jaloux vois-tu ? Enfin je veux dire, je pensais être la seule personne à qui tu laissais voir ton humeur larmoyante et plus chou que moi sous ma forme de Husky. C’est qui ? » D’un ton un peu moins sur de lui que d’habitude, le Serpentard répondit, en hésitant sur certains mots « De quoi tu…tu parles ? » Un sourire triomphant apparut sur les lèvres du Gryffondor. « Ce mec, c’est qui ? » Willow eut l’air déstabilisé quelques secondes, si peu de temps que personne n’aurait pu le remarquer à part Ash. Aussi rapidement qu'il l'avait enlevé, il remit son masque froid et pervers, empoigna fortement son acolyte et le plaqua contre le mur avant de commencer à lui torturer la peau du cou sans plus de cérémonie.